Avec la pandémie de la COVID-19 qui nous frappe depuis quelques mois, les possibilités de voyager sont limitées. Alors, pourquoi notre beau Québec ne serait-il pas une destination idéale ? J’ai décidé, durant l’été 2020, de visiter notre beau coin de pays à pied en complétant une longue randonnée sur les Sentiers de l’Estrie. Sans plus tarder, voici l’expérience en histoires et en images !

Il y a un sentier de longue randonnée en Estrie ?

Eh oui, la même surprise m’a habitée quand j’ai réalisé qu’il y avait un beau sentier de longue randonnée en Estrie. En le parcourant, on voit très clairement l’objectif des bâtisseurs, Jacques Gautier et Robert Poisson, de réaliser un sentier qui peut se parcourir de façon continue. L’organisme sans but lucratif qui gère le sentier a une histoire très intéressante de résilience qui fait en sorte que la traversée existe toujours aujourd’hui. Si leur histoire vous intéresse et si vous voulez devenir membre, cliquer ici.

 

  • Longueur de la traversée: 150km
  • Montée: 4500m
  • Descente: -4400m
  • Point de départ: Richmond
  • Point d’arrivée: Frontière avec le Vermont

Et c'est un départ !

Cette traversée des Sentiers de l’Estrie commence près du pont MacKenzie qui relie la municipalité de Richmond à celle de Melbourne. Ce pont est un des plus vieux du Québec et il est un point de départ parfait pour une telle randonnée. On sent tout de suite qu’une belle aventure commence quand on le traverse à pied. Ensuite, une agréable balade de quelques kilomètres le long de la rivière Saint-François nous fait découvrir le paisible village de Melbourne.

La rivière au Saumon, une belle découverte

Rapidement, le sentier quitte la route pour s’enfoncer dans des terres agricoles et bientôt dans la forêt par une piste cyclable. Le tout est agréable jusqu’au commencement dit « officiel » du sentier le long de la rivière au Saumon. On peut rapidement voir que cette section est peu fréquentée avec ses herbes hautes dans lesquelles il faut faire du « bushwhack »🤺. Par contre, le tout finit par s’éclaircir et nous donne droit à une magnifique randonnée le long de la rivière. Vous pouvez y accéder plus rapidement par la municipalité de Kingsbury qu’en empruntant le sentier de Richmond.

Colline Larouche ? Ça me dit quelque chose...

Notre prochain arrêt était la colline Larouche, un endroit magnifique où il est possible de grimper. Nous avons plusieurs ami(e)s qui sont de grands fans d’escalade et qui connaissent bien ce coin 🧗. La vue est magnifique sur le Lac Larouche, sur le Mont Cathédrale et sur le Mont des Trois-Lacs. C’est aussi un bel endroit pour observer les étoiles par un ciel dégagé, j’ai même pu y voir une étoile filante !

Route 222, 220, 112, c'est laquelle déjà ?

Entre la colline Larouche et le début de la section de parc national du Mont-Orford, il y a deux routes. On traverse la 222 pour se diriger vers la route 220. Je me trompais sans arrêt de numéro de route en discutant avec Sandy. Je pense même que j’ai dit route 333 un moment donné 😅. Pourtant, nous avions déjà marché dans le coin, le Mont-Cathédrale et la gorge du magnifique ruisseau Ely étaient déjà sur notre « check-list » de randonnées. Le point de vue du haut du Mont des Trois-Lacs est très beau. En descendant vers la route 220 (je crois bien que c’est celle-là), nous avons eu la chance de voir une famille de loutres s’amuser dans un petit étang. C’était un très beau spectacle !

L'endroit le plus dangereux au monde, le Mont-Orford

Vous ne saviez pas que c’était l’endroit le plus dangereux au monde ? C’est évidemment une blague , mais continuez à lire, vous allez tout comprendre. La traversée du Parc national du Mont-Orford est plutôt courte, environ 22 km. Par contre, vous devez monter sur des crêtes qui sont exposées aux intempéries sur une bonne partie du sentier. Nous avons vécu une expérience qui ne nous était jamais arrivée avant, même en ayant marché des milliers de kilomètres de façon consécutive: de devoir se protéger d’un orage violent en montagne.

Un nuage orageux se dirigeait sur nous avec de possibles rafales à 90km/h, de la grêle, de fortes pluies et pourquoi pas une tornade avec ça ! Il fallait établir rapidement un plan pour se protéger. Nous étions descendus de quelques mètres vers un endroit boisé. Il fallait en premier lieu se protéger d’hypothétiques arbres qui pouvaient nous tomber sur la tête.En deuxième lieu, du vent et de la pluie ou tout autre objet volant non identifié. La meilleure solution était de trouver deux gros rochers qui peuvent remplir du même coup ces deux objectifs. Nous avons donc mis la tente dans un endroit que nous jugions satisfaisant. Dans la tente, nous étions assis sur nos matelas de sol pour nous isoler de celui-ci si jamais un éclair le frappe. Tout ça, en 15 minutes !

L’orage nous a ensuite frappés de plein fouet, nous étions littéralement dans le nuage. Le ciel se chargeait d’électricité et devenait d’un blanc effrayant avant qu’un éclair ne frappe et que le tonnerre gronde à s’en boucher les oreilles. Nous avons enduré le tout durant environ 20 minutes, ce qui a paru une éternité. Quand nous avons pu sortir de notre cachette, le soleil était revenu et nous donnait droit à de magnifiques vues. Par contre, le sentier s’était transformé en rivière par la forte pluie qui venait de s’abattre sur lui.

Cette fameuse odeur d'équipement trempé

Il a plu beaucoup lors de notre traversée et la température était excessivement humide, jamais loin du 40 degrés. Un petit séchage s’imposait. À notre sortie du parc du Mont-Orford sur la route 112, nous avons été surpris que les gens nous prennent sur le pouce (ou stop) malgré la situation COVID. Le masque sur le doigt et hop, une voiture s’arrête. Nous avons pu nous ravitailler dans le village d’Eastman, mais surtout manger un vrai repas. Autre chose que de la bouffe de sentier !

Ici, c'est très très privé

C’est notre plus grande déception du sentier, les fameuses pancartes qui mentionnent: PROPRIÉTÉ PRIVÉE. Elles tapissent les bords du chemin. Nous avons été surpris par une section qui était fermée. Elle était vendue et le nouveau propriétaire ne veut pas que de méchants randonneurs passent sur son gigantesque terrain. Nous avons dû contourner le tout sur des routes de graviers et j’ai aperçu une pancarte qui mentionnait: terrain très très privé…🤦‍♂️ Je crois sincèrement que c’est un des aspects qui empêchent les Québécois d’occuper le territoire et d’en profiter. Chaque parcelle de terre appartient à quelqu’un et cela brime notre découverte du territoire. Malgré tout, je remercie les propriétaires qui nous laissent gentiment utiliser leurs terrains. Pour revenir à nos moutons, nous pouvions voir au loin que nous approchions de la Réserve naturelle des Montagnes Vertes et du Parc d’environnement naturel de Sutton qui s’annonçaient magnifiques !

Les Montagnes vertes...et brunes !

Cette dernière section que nous savions être un fait saillant de la traversée de l’Estrie ne nous a pas déçues. Les vues sur la région de Sutton, sur le Vermont et même au loin sur les Montagnes blanches au New Hampshire étaient magnifiques. Par contre, causé par les fortes pluies de la semaine et la popularité des randonnées accessibles facilement par les pentes de ski, le sentier était boueux. Mais, ça ne nous a pas empêchés de profiter du calme comme avec cette vue sur un lac au castor.👇

Pour conclure

Cette traversée sur les Sentiers de l’Estrie nous a fait découvrir une magnifique région du Québec qui vaut la peine d’être parcourue à pied. Les faits saillants sont inévitablement la rivière au Saumon, les crêtes du parc du Mont-Orford et la traversée des monts Sutton. Que vous ayez envie de le faire d’un seul coup ou en plusieurs petites randonnées, je vous conseille vivement de prendre votre carte de membre et d’aller découvrir les Sentiers de l’Estrie. Allez, on met nos souliers et c’est parti !

 

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