Durant mon premier thru-hike en Nouvelle-Zélande, j’ai beaucoup appris sur l’équipement. Merci à mon ami Michael Deckebach qui m’a fait découvrir une façon de faire de la randonnée, mais aussi carrément une façon de voyager. Dans la communauté massivement anglophone de la randonnée, le concept en question se nomme ultralight (ultraléger). Il s’agit de réduire au maximum le poids de son équipement, mais sans se mettre en danger ou en éliminant totalement son confort. Il s’agit plutôt de bien choisir son équipement et de transformer certaines pièces de façon intelligente pour les rendre multifonctionnelles. C’est la clé du ultraléger, la multifonction ! La PCT était mon premier thru-hike avec un sac ultraléger et j’ai beaucoup aimé mon expérience.
Sans plus attendre, je vous offre ici une description exhaustive de mon équipement ultraléger que j’ai utilisé en 2018 pour traverser la Pacific Crest Trail en entier durant 4 mois. De plus, j’ai ajouté des commentaires post-sentier pour chaque pièce d’équipement. Si vous désirez accéder à tous les tableaux seulement sans mon bla bla, veuillez cliquer ici.
Le Big Three
Cette fois-ci, je ne partageais pas le poids de la tente avec Sandy, j’avais carrément tout sur moi. Je pourrais partir seul avec mon sac et avoir tout ce dont j’ai besoin pour survivre. La chanceuse, elle pouvait donc elle aussi profiter d’un sac ultraléger 🙂 Voici les trois composantes principales d’un équipement de randonnée longue distance communément appelées « Big Three »: le rangement, l’abri et tout pour faire dodo.
Mon sac à dos est un KS Ultralight 35L +5L fait sur mesure par Laurent Barikosky. Il est sans armature et sans ceinture à la taille, je suis donc parti avec un sac d’écoliers. 😛 J’utilise un simple sac de poubelles d’entrepreneur (plus épais qu’un sac normal) pour rendre le contenu de mon sac à dos étanche.
J’ai vendu la MSR Hubba Hubba NX que nous avions sur la Te Araroa et j’ai maintenant une tente deux personnes de chez Zpacks. Elle n’a pas besoin d’arceaux en aluminium ou en carbone, j’utilise mes deux bâtons de marche comme poteaux de tente. Cette tente est construite en Dyneema ou Cuben Fiber, un matériel ultraléger et résistant qui a été mis au point par une compagnie de voiles de bateaux !
Pourquoi avoir un sac de couchage quand on peut avoir un quilt ? Je vous explique ici la différence entre les deux. Nous avons opté pour des quilt de chez Enlightened Equipment pour nous aventurer sur la PCT. Je ne le mets pas dans un sac de compression (comme sur la photo en bas complètement), je le mets tout simplement au fond de mon sac de poubelles, dans le fond de mon sac à dos.
De plus, j’ai utilisé un tapis de sol Thermarest ZLite. Cette fois-ci, il est en mousse. Pas besoin de le gonfler chaque soir en ayant peur de le percer. Le matelas est coupé pour qu’il soit exactement la longueur de mon torse. Je mets tout simplement mes jambes sur mon sac à dos pour me procurer un peu d’isolation. Le morceau de tapis de sol me sert aussi d’armature pour mon sac à dos.
Mais, un sac banane, c'est pour ma grand-mère ?
Oui oui, j’ai porté un sac banane comme un touriste à Old Orchard Beach, mais avec plus de style ! 😉 J’ai encouragé une petite compagnie qui se nomme Thru-Pack. Elle fait des sacs bananes en nylon, mais aussi en Cuben Fiber. Ce sublime sac banane contient tous mes petits articles ( que vous pouvez retrouver dans la liste ci-dessous), mais aussi des collations 🙂
Cuisinons-nous ou pas ?
Nous n’avons pas vraiment cuisiné sur la PCT. (sauf un peu à Washington) Nous avons choisi la réhydratation de nos aliments dans un pot de beurre d’arachide. Ce n’est pas seulement une question de poids, mais aussi de simplicité et d’efficacité.
De plus, nous avons traité notre eau grâce au filtre Sawyer Squeeze que nous avons partagé. J’avais aussi en back-up, de l’eau de javel : 1 goutte par litre d’eau est suffisant. Nous l’avons fait durant le sentier Te Araroa sans problème. Oui, c’est chimique, mais pour une courte période de temps (4 mois) je ne m’inquiète pas trop. (vs l’eau de la ville pleine de chlore)
Comment vas-tu survivre aux tempêtes ?
J’ai appris rapidement sur la Te Araroa, en Nouvelle-Zélande, que je n’ai pas besoin de beaucoup de vêtements pour me sentir bien, mais aussi pour être en sécurité contre les intempéries. J’avais une seule paire de bas supplémentaire, croyez-moi, c’est en masse ! En plus du linge sur mon dos, j’avais une couche de centre en polyester (que j’ai trouvée en Nouvelle-Zélande pour 4$), un duvet d’oie et un imperméable, qui sert aussi de coupe-vent, de chez Montbell. Je ne porte pas de sous-vêtement, seulement une paire de shorts. Par contre, j’ai une paire de pantalons de pluie (5$) qui me sert lors de forts vents, de pluie ou quand il y a trop d’insectes durant une pause.
Quoi d'autres ?
Voici ce qui complète mon équipement avec quelques articles divers, mais aussi le fameux contenant anti-ours qui ajoutait 1,27 kg à mon sac dans les Sierras ! Les sacs de plastique sont un aspect que nous voulons changer. Ils sont pratiques et légers, mais pas du tout écologiques au final. Nous essayons de les réutiliser au maximum, mais ce n’est pas toujours facile. Au moins, ils nous servent à rapporter des déchets que nous trouvons parfois sur le sentier…
Tu vas marcher avec quoi sur le dos ?
Un des changements majeurs entre mon équipement de la Te Araroa et celui-ci sont les souliers. Après seulement 600 km dans Washington, j’ai développé un mal de cheville droite qui était causé par le manque de support des Nike Terra Kiger 4. De plus, le fait de constamment glisser sur la neige n’a pas aidé. J’ai finalement porté 3 paires de souliers différentes de chez Altra et j’ai terminé le sentier avec les Altra Superior 3.5.
Une autre nouveauté sur ce sentier, je ne partirais plus dans une aventure comme celle-là sans une paire de bas en mérinos de chez Darn Tough, la Hiker Micro Crew. De plus, j’ai utilisé une couche de base différente cette fois-ci. Le mélange polyester et laine de mérinos rend le chandail très durable, ce qui est plus écologique à long terme. Le chandail 100% mérinos que j’ai porté sur la Te Araroa était en lambeaux à la fin du sentier. Quelques articles sont restés les mêmes comme la montre Suunto Core, des guêtres de chez Dirty Girl Gaiters et mes bâtons de marche La Cordée Sommet II que j’ai réparés en Nouvelle-Zélande à la fin de l’île du Nord.
Résumons tout ça
Voici un tableau récapitulatif avec différents totaux concernant les sections d’équipement présentées. Comme vous pouvez voir, mon poids de base était de 3,6kg soit environ 8 livres. Il a quelque peu varié durant la randonnée et j’ai atteint mon poids maximum dans les Sierras.
* Les liens dans les listes d’équipement mènent en général vers Amazon et je pourrais recevoir de petits montants si vous cliquez et achetez ensuite via leur plateforme.