Préambule par Sandy
La Nouvelle-Zélande m’a conquise dès l’instant que j’y suis arrivée! Végétation exotique, population chaleureuse, paysage paradisiaque! Chaque coin de rue fait littéralement rêver. Après 600 km parcourus sur la Te Araroa, je peux vous dire que c’est exactement ce que je cherchais à vivre comme expérience. Visiter un pays a pied, il n’y a rien de mieux pour apprécier chaque petit détail d’un pays. L’expérience TA, c’est prendre le temps de s’arrêter devant des vues à en couper le souffle, c’est se réveiller à 5 heures du matin pour marcher avec la magie d’un lever de soleil, c’est marcher 37 km et avoir très mal aux pieds, mais l’oublier grâce aux sons des vagues et à la beauté des arbres si exotiques. Parfois, on n’oublie pas qu’on a mal par contre et c’est à ce moment que le mental devient notre pire ou notre meilleur ami.
Cette aventure est avant tout pour moi un défi mental, apprendre à repousser mes limites en gardant le sourire. C’est n’est pas facile, mais j’apprends, un pas à la fois. Je suis en plein dans le moment présent, pas toujours bien sûr, mais ici c’est insensé de prévoir ce que je vais faire et où je serai rendu dans une semaine. Les moments magiques se déroulent sous la pluie en dansant, un fou rire en fin de journée après avoir trop marché, un milkshake à 8 heures le matin, prononcer 9 fois maladroitement le même mot en anglais pour essayer de me faire comprendre, faire à semblant de comprendre ce qu’un Néo-Zélandais me dit (ils ont un accent très intense), bref c’est une expérience vraie, authentique. Exactement ce que je recherchais.
Je vous souhaite de trouver ce que vous recherchez dans la vie, ce qui vous rend heureux en ce moment, maintenant. Bien sûr ça va changer, ce qui vous rend heureux aujourd’hui ne vous rendra pas nécessairement heureux demain alors essayez, prenez des risques parce que dans la vie, on ne peut pas faire « d’over time », la vie est trop courte pour manquer la chaloupe!
Joyeux temps des fêtes xxx
Sandy
De Pakiri forest à Pahia, en passant par Kerikeri
J’avais écrit à la fin de l’article précédant quelques lignes par rapport à la section comportant Kerikeri et Paihia. J’ai décidé finalement de faire un article en les incluant avec la traversée de kayak entre Paihia et Waikare.
À partir du centre de récréation de Puketi Forest, nous devions marcher autour de 25km pour nous rendre à Kerikeri. La section comporte la traversée de plusieurs terres fermières ainsi que des routes de graviers. Michael et Lars étaient partis un peu avant et nous étions accompagné de Bruno, un Allemand qui parcours lui aussi la Te Araroa. Après quelques kilomètres sur une route en gravier, de magnifiques champs remplis de vaches et de moutons nous attendaient.
Nous devions passer par-dessus quelques clôtures et le Te Araroa Trust responsable du sentier a installé des espèces de marches pour réussir à escalader les différents obstacles. Nous avons été surpris par un énorme troupeau de vaches qui nous suivaient de façon étrange, nous avions un peu peur de nous faire piétiner tellement elles étaient nombreuses ! Après les avoir contournées, nous devions traverser quelques petits cours d’eau boueux à pieds pour ensuite nous diriger vers une autre route de gravier, oui il y en a beaucoup dans l’île du Nord.
Les moutons
La suite de la journée fut une magnifique montée dans des champs parsemés de moutons qui à notre grande surprise étaient totalement effrayés par notre présence. Un des moutons est même rentré directement dans une clôture en espérant passer au travers pour nous éviter ! Les paysages étaient magnifiques et la descente nous amenait vers une randonnée vraiment agréable le long d’un cours d’eau avec un pont en cordage plutôt original. Nous avons finalement atteint Kerikeri où nous pensions rester la journée suivante, mais nous sommes partis le matin avec en tête un petit 20km facile pour nous rendre à Paihia.
Pahia, nous voilà !
Nous avons quitté Kerikeri très tard vers 9h30 pour emprunter une typique route d’asphalte pendant plusieurs kilomètres qui nous mena à une route forestière de gravier. La randonnée était plaisante et peu difficile, mais des routes plus ardues nous attendaient en forêts avec des magnifiques vues sur la mer.
Durant la journée, nous avons vite réalisé que ce serait une plus grosse que prévu. Les données de la Te Araroa ne sont pas tellement exactes, plusieurs randonneurs à qui j’ai parlés croient fermement que le sentier en entier tourne autour de 3300km et non 2997 comme indiqué sur les cartes. Je suis de leur avis, je sens chaque jour que je parcours davantage de kilomètres qu’indiqué dans les notes. De plus, les temps donnés pour compléter une section semblent eux aussi peu précis. Bref, nous avons finalement atteint Paihia qui possède un charme certain de petite ville côtière avec un centre-ville animé, mais beaucoup de touristes ! Par contre, nous avions fait environ 23 kilomètres et nous devions en faire encore 7 sur la route asphaltée qui montait abruptement. Complètement vidés, nous avons atteint l’Holiday Park qui allait nous servir de lieu de préparation pour la suite.
Mon sac est trop lourd ?
Le lendemain nous devions procéder à un réapprovisionnement de nourriture. Notre ami Michael a gentiment fait un « shakedown » de notre sac à dos, ce qui consiste à évaluer l’utilité de tout l’équipement afin d’alléger nos souffrances. Nous avons enlevé beaucoup d’articles ! Tuques, gants, doudounes, sandales, tout a été passé au peigne fin. Je suis passé d’un poids de base autour de 20 livres à 16 livres et mon iPad est toujours dans mon sac ! C’est fou comment j’étais certain de ne plus pouvoir enlever quoi que ce soit de mon sac avant de partir et en étant sur le sentier, on comprend vite que le minimum suffit, ou du moins un certain minimum avec quelques articles de luxe.
Le lendemain était pratiquement un jour zéro kilomètre parce que nous devions partir en kayak de Paihia à 16h seulement. C’était la deuxième fois que je faisais du kayak de mer, j’ai aussi eu une expérience à Rimouski au parc de Bic. Mais cette fois-ci, nous n’avions pas de guide qui nous suivait, un petit 13km par nous même !
Ramer et marcher
La traversée fut très paisible, après avoir passé les ports, la tranquillité était frappante. Dan, le propriétaire des kayaks, nous avait avertis de ne pas débarquer dans les boues qui apparaissent à marée basse. Sur ces boues, il y avait d’étranges oiseaux qui y marchaient, ils ressemblaient vraiment aux petits dinosaures dans Jurassic Park ! Après un bon 3h de kayak, nous sommes arrivée dans un cul-de-sac. Nous ne pouvions pas passer à cause de la marée basse, nous avons donc contourné par une rivière sinueuse où nous devions débarquer du kayak pour traverser certaines sections moins profondes.
Nous avons amerri près d’un pont qui était très près du sentier, mais nous avons dû monter les kayaks dans la boue jusqu’à la rue ! Michael a couru pour aller rejoindre Dan qui nous attendait avec son camion à la jonction où nous devions arriver normalement, il a remonté la rue en débarquant avec des bières. Il n’avait jamais récupéré ses kayaks à cet endroit, c’était la première fois, habituellement les gens attendent que la marée monte pour passer, mais notre impatience québécoise nous pousse parfois à prendre des décisions étranges. (on pourrait faire un parallèle intéressant avec le trafic )
Shorts, chevaux sauvages et car surfing
Ensuite, Dan nous a apporté jusqu’à l’entrée du sentier en nous embarquant sur la remorque à kayak ! Avec les cheveux dans le vent, au crépuscule, ayant froid et ayant peur de vivre nos dernières secondes sur terre, nous étions accrochés aux kayaks comme à une bouée. Il était déjà presque 9h et il allait faire noir très bientôt. Nous avons dû sortir nos lampes frontales, le prochain refuge était à 3km dans les bois. Soudainement, nous avons entendu des craquements et des hurlements d’animaux qui semblaient très imposants, pourtant il n’y a aucun animal énorme et dangereux en Nouvelle-Zélande. Et bien, c’était un magnifique troupeau de chevaux sauvages ! Nous les avons suivis durant quelques mètres, ils étaient magnifiques et libres comme l’air.
Cependant, nous avons remarqué que pour atteindre le refuge, nous devions marcher en rivière et ce n’était pas une très bonne idée dans la noirceur. Nous nous sommes donc arrêtés au meilleur endroit trouvé avant la rivière, mais ce n’est pas recommandé. Nous étions sur un terrain privé et il faut toujours demander aux propriétaires en premier, mais nous étions un peu en situation difficile. Un chien jappait au loin et nous avions peur de réveiller des gens, nous semblions pourtant au milieu de nulle part. Tout s’est finalement bien passé. Le lendemain, la suite de notre périple continuait sur la section de la Russell Forest à Whangarei Heads qui s’étire sur environ 133km. Une dernière photo pour vous présenter mon nouveau style, des shorts de sport pour enfant à 3$ ! Beaucoup moins lourd et beaucoup plus confortable.
ca va bien? ca me sens long temps que vous n’avez pas donne des nouvelles? peutetre mes pieds manquent d’aller! je pense de vous!
Bonjour à vous deux,votre voyage semble exigeant mais super beau etfaire travailler vos limites. Je vous souhaite une belle continuité…à la prochaine.