Vivre sans travailler

Nous sommes de retour au Québec et je ne travaille pas. Bien que ce soit un choix, je me sens vraiment coupable de ne pas travailler.

Je ressens le besoin de me sentir utile

À chaque jour, je me lève en me donnant des objectifs ‘’ banals ’’, comme lire un livre, méditer, faire du yoga, cuisiner, mais ce n’est jamais assez pour combler mon besoin de me sentir utile dans la société. Je suis habituée à ce que ma vie au Québec représente : travail et productivité. À chaque retour de voyage, c’est le temps de se poser. On s’empresse de se trouver un emploi, de se trouver un appartement, de s’établir un peu, MAIS LÀ, je suis dans un ‘’entre-deux’’.

Je veux me redémarrer et me mettre à jour

Je suis présentement en attente de ma prochaine aventure qui sera au Québec. C’est le choix que j’ai décidé, je veux essayer de reprogrammer ma façon de penser au Québec. Parce que partir dans un autre pays, ça te dépayse rapidement et ça te met dans un état mental d’aventure, car tu baignes dans l’inconnu. Ce qui est plus difficile, c’est rester dans sa région et défaire les mauvaises habitudes que nous avons et que nous voulons changer.

Par exemple, allez faire la cueillette des fruits en Nouvelle‑Zélande semble vraiment exotique et excitante, tandis qu’au Québec, pour moi, ça me semble pas autant exotique. C’est pour ça que tout est une question de perception. Pourquoi la Nouvelle-Zélande semble plus » exotique » ? Parce que pour moi c’est l’inconnu, c’est un mode de vie différent, un langage que nous ne sommes pas habitués d’entendre, de la végétation différente de ce que nous sommes habitués de voir. C’est pourquoi plusieurs voyageurs viennent faire la cueillette de fruits au Québec, car pour eux, c’est l’inconnu alors c’est » exotique » !

Je veux vivre d’une façon différente au Québec

Alors c’est cette programmation de moi-même que j’essaie de ‘’redémarrer’’. J’essaie de me permettre de vivre d’une façon différente au Québec, de faire autre chose que la vie traditionnelle que je connais ici, c’est-à-dire de travailler. Et oui! Je n’ai jamais fait ça ici, alors pourquoi pas l’essayer? Je peux me le permettre, j’ai des économies, la volonté d’apprendre, alors le seul frein que je peux avoir ce sont des facteurs externes, comme la peur de l’opinion des gens, mais qu’est-ce que les gens vont penser de moi?

Alors qu’est-ce que l’on fait si on ne travail pas?

Ma prochaine aventure se définira par un échange entre mes hôtes et moi-même. Je me suis toujours dit combien j’aurais aimé faire des stages dans différents domaines pour apprendre à devenir plus manuel, plus auto-suffisante, et plus spirituel, mais sans avoir vraiment envie d’aller m’asseoir sur les bancs d’écoles et d’avoir les ‘’obligations’’ qui viennent avec. Par contre, à l’aide de la plateforme Workaway, nous pouvons entrer en contact avec des gens qui ont besoin d’aide pour développer certains projets, que ce soit personnel ou commercial. Ça nous permet d’avoir l’opportunité de développer des compétences en aidant les autres. Ce qui est génial, parce qu’on ne peut pas envoyer un CV sans expérience dans un domaine pour avoir un emploi dans ce même domaine pour simplement l’apprendre!

Travailler de façon équilibré

La plupart du temps, la formule d’échange est la suivante : 5 heures de travail par jour durant 5 jours contre l’hébergement et la nourriture. Ce qui me donne un peu l’idée d’une ‘’école alternative’’ en vie communautaire. Une façon d’apprendre en pratiquant, et ce, que ce soit dans le domaine de l’agriculture, de l’écoconstruction, du tourisme, etc… En plus d’enlever tout aspect pécunier, il y a beaucoup d’opportunités d’apprentissages dans le domaine du développement durable et de l’auto-suffisance, ce qui nous permet d’adapter un mode de vie beaucoup plus sain pour l’environnement et pour notre santé. Un mode de vie plus lent, axer sur l’apprentissage et sur le partage.

J’ai vraiment envie d’apprendre à vivre en communauté avec des inconnus qui partagent les mêmes valeurs que moi. Ces valeurs qui nous rassemblent et nous rapprochent.

Parce qu’il faut changer notre mode de vie, il faut ralentir.

Il faut moins pour être plus et il faut se le rappeler.