Nous en sommes tous atteint à un moment ou à un autre de notre vie, quand on revient d’un voyage, de vacances, ou encore d’un congé des fêtes. La dépression post-voyage est vécue par plusieurs d’entre nous.

Pour moi et Colin, tout a commencé le 6 juin 2017. On n’a pas fermé l’œil une seconde dans l’avion. 26 heures à regarder des documentaires, des films, à se sentir bien et mal à la fois. Après 6 mois à l’étranger, on avait hâte de revoir nos proches. Au même moment, on disait non seulement au revoir à un pays, à des gens merveilleux, mais aussi à des centaines de moments présents (pas suffisamment) qui feront désormais partis du passé, de notre histoire.

Notre PREMIÈRE expérience de randonnée longue distance. Le seul et unique moment de notre vie où l’on pouvait se sentir comme on se sentait. Une sensation de liberté et de croire qu’il n’y a absolument rien d’impossible. Ce ne sera plus jamais le début de notre PREMIER sentier, pour nous c’était la fin d’un chapitre, d’une aventure.

As-tu passé des belles vacances ?

Certaines personnes peuvent prendre des heures à raconter leur journée de 8 heures. Alors pouvez-vous imaginer raconter 6 mois d’aventure en répondant à la si banale question :  Pis ton voyage, c’était l’fun?

C’est comme ce tableau, il a l’air si simple, et vous pensez que vous voyez tout, mais il y a tellement de détails. Il faudrait des heures et des heures pour réussir à bien le décrire et a assimiler chaque éléments.

Une première fois en amène toujours une autre

J’ai toujours eu de la misère à répondre à cette question. À ce moment, tout se bouscule dans ma tête. Mes pensées s’entrechoquent, et je ne sais pas par quelle expérience commencer. Comment tout raconter? Mon cerveau n’a tout simplement pas la capacité de faire le tri de TOUTES les informations emmagasinées. Au retour d’un voyage, on dirait que j’aurais besoin de m’enfermer dans une pièce pendant 10 jours, afin de m’arrêter pour bien communiquer ce que ce voyage m’a apporté. La communication est un défi quotidien pour moi, pour me faire comprendre, moi, mes valeurs et mes croyances, sans que la personne qui « t’écoute » te perçoive tout simplement d’une autre façon et t’étiquette à une « catégorie ». Tout un défi que nous affrontons TOUS !

Nous avons vécu tellement de premières fois dans ce voyage : un premier pas en terre néo-zélandaise, un premier pas dans une longue randonnée de 4 mois, les premières rencontres sur le sentier à discuter de ce qui nous mènent tous ici et de la vie, une première fois à découvrir des muscles dont je ne connaissais même pas l’existence, une première fois en Asie, etc.

La spirale infernale de l'occident

Le retour, ça fesse. BIEN FORT. Surtout quand on revient de l’Asie. Première chose qui nous frappe : le stress des gens qui composent la société occidentale. Nous sommes complètement à côté de la carte. L’essentiel de la vie, nous le perdons totalement de vue. L’amour, la joie, le partage versus la performance, l’argent et le matériel. Ce fût littéralement l’élément le plus dérangeant de notre retour. Mais ça, on le sais tous, et on se fait prendre…

Ne jamais arrêté de se questionner

Ensuite, déménagement à Québec, je me retrouvais « seule au monde » du moins c’est de cette façon que je me sentais. À la recherche d’un travail, de nouveaux ami(e)s qui me connaîtront à partir de CE moment de ma vie.

Ça m’a pris 4 mois pour revenir à un bel équilibre et à apprécier le retour à la vie dite confortable. Un appartement, une laveuse, un réfrigérateur, une télé, un ordinateur, toutes ces choses qui nous simplifient grandement la vie, mais qui sont un petit choc au retour d’un voyage minimaliste comme nous l’avons fait. Alors, viennent les questions suivantes : avons-nous réellement besoin de ça ? Est-ce que j’ai trop de linge ? Est-ce que nous vivons dans une société qui nous plaît ?

« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »
– Albert Einstein

Une chose est certaine, après avoir envoyé 6 sacs de linge au magasin de seconde main et vendu 3 meubles, je crois qu’il est important de se poser des questions !

Quels sont mes rêves ? Que ferais-je s’il n’y avait tout simplement aucune limite ? Est-ce qu’on utilise beaucoup trop de papier de toilette ? Est-ce que les limites que je m’impose sont bien réelles ou bien ce sont des défaites ? Est-ce que je vais dire à 75 ans, j’aurais dont dû? Est-ce que j’imagine ma vie avec des SI? Si j’avais foncé sur cette opportunité…Si j’avais été à l’école dans ce qui me plaît vraiment…C’est bien de se le demander…

Conseil à brûle-pourpoint pour moi et ceux qui le voudront

Arrêtons de sentir le besoin de se justifier. Il y aura toujours des gens pour vous questionner, par curiosité ou de façon maladroite, mais gardez en tête que vous ne devez en aucun cas annuler un de vos projets parce qu’une personne vous a fait douter. Faites-les voyager, montrer leurs les étoiles qui sont dans vos yeux et l’espoir qui vous anime. Et SURTOUT, comprenez-les de ne pas vous comprendre.

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